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RÉMI BOIBESSOT VU PAR...

Concert de Rémi Boibessot au Café-Théâtre Le Rigoletto (Paris) le dimanche 1er avril 2018 – organisé par l’AACIM
Patrick PICORNOT (Revue « Rose des temps » de l’association Parole et Poésie – janvier-avril 2018)

On sent d’emblée chez Rémi Boibessot un enracinement vrai dans le terreau de la « chanson à texte », ce genre qui produisit dans les années 1950 un véritable renouveau de la chanson française. (...) Ce jeune chanteur s’avère être un véritable écrivain de chansons, ce qui est rare, et nous pourrions aller jusqu’à dire qu’il se révèle plus d’une fois poète. D’ailleurs, la poésie s’avère dans ses textes une récurrente référence. Accompagné d’une simple guitare sèche, avec un jeu vigoureusement rythmé, égrenant une bonne douzaine de titres, l’auteur nous a montré plusieurs facettes de son inspiration : l’amour, la mer, la femme, mais aussi la critique sociale, qui apparaît certainement comme l’aspect le plus intéressant et le plus stimulant de son travail.

Rameutons quelques vers de frappe notés d’oreille : Société qui divise/Oh oh te fais la tête vide – Alligators/Dans les couleurs du métro/Escalators/Banderilles dans le dos. Notons aussi une plaisante fantaisie, telle que dans cette chanson dédiée à son père, Un p’tit Tour (du côté d’Eiffel), où l’on ne peut guère s’empêcher de songer à ce vers célébrissime de Guillaume Apollinaire : Bergère ô tour Eiffel le troupeau des ponts bêlent ce matin. Nous avons par exemple noté chez Rémi Boibessot, toujours de mémoire : La Tour Eiffel/Elle a mis ses talons, ou encore : Face au Trocadéro/Elle fait son tour de chant.

Quant à son séjour à Kinshasa, il semble qu’il ait été pour lui une profonde source d’inspiration, ainsi que la fraternelle rencontre avec un peuple encore si proche du rythme, de la danse et de l’échange populaire. Dans le contexte politique congolais si difficile, il nomme Kinshasa Kin la belle, mais aussi Kin la poubelle ou encore Kin la rebelle, expression qu’il reprendra pour le titre d’une chanson où Entre les rives du Congo/Ils ont une langue qui danse. Langue du peuple, langage de partage, langue rythmée, inventive, vivante.

Voilà ce que Rémi Boibessot voudrait que redevienne notre vieille et jeune langue française. Elle est tellement chargée d’histoire/Qu’on lui met des gerbes de fleurs/Une chanson Léo pour mémoire/En attendant le fossoyeur, dit l’une de ses chansons. Il ajoute, pour plus de précision : Si vous cherchez la langue française/Elle est paraît-il au cimetière/Dans les allées du dictionnaire/Molière. (…) On ne peut que se mettre au côté de Rémi Boibessot, le barde qui débarde et barde.